Tolérance et différence
On lit
souvent, ici et là, que face à la différence, il faut répondre par la
tolérance.
Cette vision
me semble étriquée, voire pernicieuse.
Elle reflète,
en effet, que je suis supérieur à celui que je regarde avec une condescendance mal
déguisée en pseudo bienveillance. Quand on parlait de tolérance à Sacha Guitry,
il répliquait : « Tolérance ? Mais il y a des maisons pour
cela : ». Comme quoi tout le monde ne se chauffe pas du même bois
dans ces maisons-là.
Ici, je parle
de notre maison commune : la terre. J’avoue m’y sentir très intolérant
face aux différences entre les humains. Je suis plutôt enclin à aimer la
différence qu’à la tolérer, car elle constitue notre richesse. Aimer la
différence, c’est aimer l’autre qui est différent au lieu de le tolérer car on
glisse sans le ressentir de la tolérance à l’indifférence. Une consonance mène
d’ailleurs de l’une à l’autre.
On glisse
difficilement de la tolérance à la bienveillance, qui à la disposition à
souhaiter le bien de l’autre. L’une des façons de dire Je t’aime en italien se prononce Ti volo bene : Je te veux du bien.
La
bienveillance serait donc non par la tolérance, mais une forme d’amour
universel. Agapè disait-on.
Cette vision
rejoint celle de l’encyclique Fratelli
tutti du pape François : Tous
frères.
Bonne
lecture bienveillante et non seulement tolérante.

