lundi, octobre 04, 2021

Plaisir d’amour

Le poète-parolier est souvent un grand sage.

Il parle parfois plus fort que notre cœur, plus haut que notre raison.



Chaque mot est à délecter, certes, mais aussi à soupeser.

Avez-vous entendu la chanson? 

Plaisir d’amour ne dure qu’un moment ?

Vue l’époque de la composition de cette complainte,

on peut se garder de toute interprétation ‘sensuelle’ de la brièveté de ce plaisir.

J’y entends plutôt comme un écho au Don Juan de Molière qui déclare ‘Les inclinations naissantes ont des charmes incomparables’.

Il est vrai qu’il existe une tentation de les multiplier, au risque de faire du sur-place comme Phil dans le film ‘Un jour sans fin’. Même à l’âge mûr, certaines personnes n’ont pas choisi de faire (et non de laisser) mûrir leur affectivité et elles vont d’amours naissantes en amours naissantes. Car le plaisir serait la cerise sur un gâteau que l’on dévorerait trop vite et qui laisserait toujours un goût de trop peu, de trop court. Mais l’amour n’est pas que plaisir.


On fait plaisir à un enfant en le gâtant. On ne le rend pas heureux !

L’enfant se lasse du cadeau et en réclame un nouveau tout beau tout neuf pour renouveler son plaisir. Mais le bonheur, lui, doit assumer le manque, le manque de la cerise du temps des premiers émois. Il est finalement ‘heureux’ que le plaisir ne dure pas toute la vie car il nous cacherait le chemin du bonheur. Celui du plaisir est un 100 mètres sur terrain plat. Celui du bonheur un long marathon avec haies multiformes sur terrain vallonné voire accidenté.

A chacun de se situer sur le parcours qu’il désire profondément suivre au long cours.

Le rush multi partenaires sur les inclinations naissantes ou bien le marathon à deux sur parcours escarpé, mais dont on sait qu’on a toutes les chances qu’il nous conduise ici et là sur des sentiers de bonheurs durables ?

Etant cependant avertis que chagrin d’amour peut durer toute la vie…