Plaisir d’amour
Le
poète-parolier est souvent un grand sage.
Il parle
parfois plus fort que notre cœur, plus haut que notre raison.
Chaque mot
est à délecter, certes, mais aussi à soupeser.
Avez-vous entendu la chanson?
Plaisir d’amour ne dure qu’un moment ?
Vue l’époque
de la composition de cette complainte,
on peut se
garder de toute interprétation ‘sensuelle’ de la brièveté de ce plaisir.
J’y entends plutôt comme un écho au Don Juan de Molière qui déclare ‘Les inclinations naissantes ont des charmes incomparables’.
Il est vrai
qu’il existe une tentation de les multiplier, au risque de faire du sur-place
comme Phil dans le film ‘Un jour sans fin’. Même à l’âge mûr, certaines
personnes n’ont pas choisi de faire (et non de laisser) mûrir leur affectivité
et elles vont d’amours naissantes en amours naissantes. Car le plaisir serait
la cerise sur un gâteau que l’on dévorerait trop vite et qui laisserait
toujours un goût de trop peu, de trop court. Mais l’amour n’est pas que
plaisir.
On fait
plaisir à un enfant en le gâtant. On ne le rend pas heureux !
L’enfant se lasse du cadeau et en réclame un nouveau tout beau tout neuf pour renouveler son plaisir. Mais le bonheur, lui, doit assumer le manque, le manque de la cerise du temps des premiers émois. Il est finalement ‘heureux’ que le plaisir ne dure pas toute la vie car il nous cacherait le chemin du bonheur. Celui du plaisir est un 100 mètres sur terrain plat. Celui du bonheur un long marathon avec haies multiformes sur terrain vallonné voire accidenté.
A chacun de se situer sur le parcours qu’il désire profondément suivre au long cours.
Le rush
multi partenaires sur les inclinations naissantes ou bien le marathon à deux
sur parcours escarpé, mais dont on sait qu’on a toutes les chances qu’il nous
conduise ici et là sur des sentiers de bonheurs durables ?
Etant
cependant avertis que chagrin d’amour peut durer toute la vie…



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