Vers les philos-sociaux
Laurent Gerra appelle Facebook, Tweeter et autre Instagram des réseaux de cas sociaux.
Je ne puis que confirmer en constatant que les mêmes canulars
stupides y circulent depuis une époque antérieure à ces réseaux sociaux. L’humain
ne sait plus que relayer des alertes factices,
de l’infox sentant le roussi ou la contrefaçon. 99% de ce qui circule
sur ces réseaux ne manifestent qu’une seule réalité : les hommes du XXIème
siècle ne savent plus penser par eux-mêmes.
Tout cela me ramène à mes cours de philosophie de terminale. Notre professeur (pas encore professeure) s’était mise dans la tête qu’elle parviendrait à nous apprendre à penser par nous-même (elle n’était pas férue de science-fiction, soyez rassurés). SI nous lui avions « sorti » l’un de ces « messages » circulant sur les réseaux du net, elle se serait écriée : « Ouvrez vite les fenêtres, votre naïveté me fait étouffer » ou encore « Quand cesserez-vous de m’envoyer à la figure vos balançoires en guimauve ? ». Elle nous invitait à débusquer la vérité, la réalité des choses, avec un fusil à tirer dans les coins. La méthode préconisée renvoyait à Platon : tout décortiquer comme on décortique un poulet ou un lapin, en respectant les articulations naturelles pour comprendre leur fonctionnement et élaborer notre propre « montage » logique de la problématique sans rien forcer artificiellement. Ensuite il fallait suivre le conseil de Nietzsche et ruminer la question longuement en se demandant : « Par où est-ce que ça mord ? » ? Où suis-je rejoint et touché en profondeur ici et maintenant par le nerf de cette problématique ?
Philosopher se révèlerait comme un art plus proche de la cuisine que de la rhétorique. Tout l’inverse du copier-coller ambiant. Telle un antidote à la tentation de l’art-peu près de nos réseaux finalement ni sociaux ni spéciaux, vu que tout le monde se fond dans leur moule en guimauve préformatée.




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