Plaisir d'amour
Le poète-parolier est souvent un grand sage.
Il parle parfois plus fort que notre cœur, plus haut que notre raison.
Chaque mot est à délecter, certes, mais aussi à soupeser.
Plaisir d’amour ne dure qu’un moment ?
Vue l’époque de la composition de cette complainte,
on peut se garder de toute interprétation ‘sensuelle’ de la brièveté de ce plaisir.
J’y entends plutôt comme un écho au Don Juan de Molière qui déclare
‘Les inclinations naissantes ont des charmes incomparables’.
Il est vrai qu’il existe une tentation de les multiplier, au risque de faire du sur-place comme Phil dans le film ‘Un jour sans fin’. Même à l’âge mûr, certaines personnes n’ont pas choisi de faire (et non laisser) mûrir leur affectivité et ils vont d’amours naissantes en amours naissantes. Car le plaisir serait la cerise sur un gâteau que l’on dévorerait trop vite et qui laisserait toujours un goût de trop peu, de trop court. Mais l’amour n’est pas que plaisir.
On fait plaisir à un enfant en le gâtant. On ne le rend pas heureux !
L’enfant se lasse du cadeau et en réclame un nouveau tout beau tout neuf pour renouveler son plaisir. Mais le bonheur, lui, doit assumer le manque, le manque de la cerise du temps des premiers émois. Il est finalement ‘heureux’ que le plaisir ne dure pas toute la vie car il nous cacherait le chemin du bonheur. Celui du plaisir est un 100 mètres sur terrain plat. Celui du bonheur un marathon avec haies multiformes sur terrain vallonné voire accidenté.
A chacun de se situer sur le parcours qu’il désire profondément suivre au long cours.
Le rush multi-partenaires sur les inclinations naissantes ou bien le marathon à deux sur parcours escarpé, mais dont on sait qu’on a toutes les chances qu’il passe ici et là par des bonheurs durables?
Sachant que chagrin d’amour peut durer toute la vie…
posted by Jeanmarime @ 25.10.06
4 Comments:
Le plaisir, ce n'est forcément qu'un moment passager, sans aucun nuage certes , mais qui justement ne peut jamais durer, car la vie est ainsi faite !
Le véritable amour s'étoffe, s'enrichit , se fortifie au fur et à mesure des moments de communion, de joie partagées ,mais aussi des écueils évités, de quelques éraflures, et des difficultés traversées .
De m^me que pour l'enfant qui est heureux parce que sécurisé par des parents qui l'aiment réellement et qui au nom de cet amour doivent s'opposer par moment , de mmême ( à quelque différence près ) le chemin à deux devient source de bonheur s'il est sécurisé et enraciné entre autre par des expériences de difficultés (moments de vie qui ne sont pas source de plaisir) traversées et surmontées.
alors, si on ne recherchait que le plaisir dans l'amour, il faudrait en effet changer de partenaire très souvent et surtout ne jamais entamer un parcours de vie ensemble ! Mais donc, à la fin, on serait toujours insatisfait par l"ephémère" .
alors, oui le plaisir ne dure qu'un moment , c'est certainement vrai, même s'il peut se répéter dans le temps, mais c pas sur sa recherche que je fonderais mon bonheur !
c'est vrai, je suis d'accord avec toi, poussièresdes toiles, que nous n'avons pas à nous sentir coupable de désirer et apprécier le plaisir d'amour, puisqu'il nous a été donné de pouvoir éprouver ce sentiment délicieux .Mais en résumé, pour préciser ma pensée, je rechercherais plutôt l'amour qui je le sais me donnera des moments de plaisir ,que le plaisir tout court.
oui, mais c scientifique aussi qu'on ne peut pas accumuler les 100m les uns après les autres sans jamais s'arrêter !
donc, en fait on pourrait dire qu'on peut faire des 100 m sous-tendus par un marathon .et qu'ils sont nécessaires l'un à l'autre .....
ce que je crois,poussière d'étoile, c'est que ce n'est pas le plaisir qui donne une "aura", c'est plutôt le doux sentiment d'être aimée et d'aimer , d'exister pour quelqu'un, de construire tranquillement quleque chose de beau en échangeant réciproqement et puis avec d'autres autour de nous qui sont placés sur notre chemin , les meilleurs de nous-même.
c'est ce "bonheur de fond" qui me procurera l'impression de "vivre" .
c' est pour cela sans doute que les personnes qui se sont consacrées à une oeuvre, par amour, vivent finalement ce bonheur .
certes, elles ont sûrement un manque quelque part, sans doute, mais peut-on s'illusionner que même ceux qui s'aiment au plus beau de ce que "amour" signifie, n'éprouvent jamais de "manque" ?
moi je crois pas, car nous sommes "humains" avec des coeurs qui ont au fond d'eux la notion d'infini, de perfection ; donc , forcément ces moments de "manque" ne procurent pas du plaisir. et pourtant l'amour est là et il vaut la peine d'être vécu et d'y persévérer .
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