lundi, septembre 06, 2021

 

Tolérance et différence

On lit souvent, ici et là, que face à la différence, il faut répondre par la tolérance.

Cette vision me semble étriquée, voire pernicieuse.

Elle reflète, en effet, que je suis supérieur à celui que je regarde avec une condescendance mal déguisée en pseudo bienveillance. Quand on parlait de tolérance à Sacha Guitry, il répliquait : « Tolérance ? Mais il y a des maisons pour cela : ». Comme quoi tout le monde ne se chauffe pas du même bois dans ces maisons-là.

Ici, je parle de notre maison commune : la terre. J’avoue m’y sentir très intolérant face aux différences entre les humains. Je suis plutôt enclin à aimer la différence qu’à la tolérer, car elle constitue notre richesse. Aimer la différence, c’est aimer l’autre qui est différent au lieu de le tolérer car on glisse sans le ressentir de la tolérance à l’indifférence. Une consonance mène d’ailleurs de l’une à l’autre.

On glisse difficilement de la tolérance à la bienveillance, qui à la disposition à souhaiter le bien de l’autre. L’une des façons de dire Je t’aime en italien se prononce Ti volo bene : Je te veux du bien.

La bienveillance serait donc non par la tolérance, mais une forme d’amour universel. Agapè disait-on.

Cette vision rejoint celle de l’encyclique Fratelli tutti du pape François : Tous frères.

Bonne lecture bienveillante et non seulement tolérante.