vendredi, juin 22, 2007

Du bon usage de la machine de Pascal


Pascal est célèbre pour deux choses : sa pensée sur le cœur et la raison ainsi que pour sa fameuse machine à calculer. Mais qui se souvient de ce qui équilibre la dualité du cœur et de la raison ? Précisément… la machine ! ! ! Le lecteur lambda y déchiffre premièrement l’habitude mais à y regarder de plus près je parlerais plutôt… d’habitus. Nuance de taille car l’habitude est subie, passive voire négative. L’habitus que je lis derrière cette ‘machine’ est une disposition positive, un engagement au quotidien, une résolution incarnée dans nos pensées, nos paroles, nos gestes et nos actions.A chacun de vivre cette ‘machine’ d’une façon ou de l’autre. Pour ma part je m’estime acteur de ma destinée donc de mon quotidien. Guy Gilbert recommande par exemple de prendre ce bon ‘pli’ qui consiste à embrasser ses enfants chaque matin avant de se séparer d’eux. Cet habitus serait d’ailleurs la meilleure forme de prévention de la délinquance et du suicide selon ce prêtre éducateur. Comme dans la plupart des actes de notre vie, chacun est invité à trouver son équilibre ‘machinal’ entre l’habitude (de semer de ‘je t’aime’ par exemple) et l’habitus, de vivre et dire son amour en vérité et sans retenue. Dans les deux cas, cela suppose prendre conscience de ce qui nous guide au delà du cœur et de la raison. Pour, au final, prendre se vie à bras le corps.

Le 'non' de l’arrosé

On retiendra du roman et du film ‘Le nom de la rose’ que demeurerait occulté un tabou de l’époque médiévale chrétienne : un anathème tacite jeté sur le rire. On est bien loin de François Rabelais selon qui le rire serait le propre de l’homme. Sale histoire que celle de ce film qui n’est en rien à l’eau de rose. Laissons aux historiens le loisir de chercher des sources authentiques aux allégations romanesques d’Umberto Eco et attardons-nous sur la réelle question qu’il soulève : "Peut-on rire de tout", c’est à dire de toutes et de tous également ? Certains humoristes s’y sont essayé avec plus ou moins d’élégance : avec Devos ça glisse avec finesse, avec Desproges ça irrite, ça gratte et ça écaille parfois. Les caricatures de Mahomet et des talibans ont mis à jour (et à feu) des allergies corporatistes immanquablement taxées d’intégrisme. Alors,sans rire je vous pose la question à mon tour : peut-on rire de tout ?