lundi, mai 30, 2005

Le bon coté de la vie

Blaise Pascal considérait que le « divertissement » nous éloigne des choses essentielles, c’est à dire profondes et durables. Il est vrai que regarder notre condition humaine droit dans les yeux ne porte que rarement à sourire, jamais à rire. Mais le rire n’est-il pas le propre de l’homme selon Rabelais? Le mystique n’est-il pas souvent humoristique, car spirituel au double sens du terme ? La chanson « Retour à zéro » pose la question paradoxale : « Si la vie n’est qu’un jeu, à quoi donc sert le sérieux ? ». N’existerait-t-il finalement pas des questions qu’il faut avoir traversées pour pouvoir intégralement se distraire l’âme en paix ? Un questionnement qui tiendrait office de mer rouge : en-deça nous serions esclaves de notre insouciance ou de nos peurs occultées, mais, au-delà, nous saurions vers où avancer pour nous approcher de la lumière, celle qui nous assure que nous marchons sur le bon chemin, à savoir vraiment le  propre. Certaines personnes qui ont vu la mort de très près, ou l’ont même partiellement vécue, témoignent ensuite conjointement d’un amour renouvelé en la vie et en une propension libératrice à plaisanter sur leur quotidien, comme si ce face à face avait allégé leurs petits problèmes par trop tenaces et relativisé leurs craintes hypertrophiées. Recherchons donc par-dessus tout cet humour libérateur, ce plaisir des bons moments simples qui ne passent qu’une fois, car libérés de toute appréhension, de tout regret, ne serait-ce que le temps de rire et de faire voler en éclats tous les bâtons que nous nous jetions dans les roues. 

La vie a du bon côté. Ne nous y trompons pas.